Entretien avec Marie Ekeland de Daphi et fondatrice de 2050
Par Crowdcube. 19th déc. 2022

Nous avons parlé à Marie Ekeland, du fonds de capital-risque français 2050, pour en savoir plus sur sa décision d'investissement.
Parlez-nous un peu de vous et racontez-nous les origines de 2050.
Après une formation et une première expérience professionnelle en mathématiques et informatique, je suis devenue investisseuse en capital-risque en 2000. Basée à Paris, j’ai contribué à certains des plus grands succès de la French Tech, comme Criteo (que j’ai financé en phase d'amorçage et où j’ai siégé au Board jusqu'à 3 ans après son introduction au Nasdaq), Lifen, Shine, Swile et Teads. Je suis également cofondatrice et ancienne coprésidente de France Digitale. De 2013 à 2017, j’ai travaillé au sein du Conseil national du Numérique.J’ai créé, il y a deux ans, le fonds 2050 avec la conviction que la transformation durable de l’économie constitue aujourd’hui le véritable enjeu de la transition.
J'ai donc adapté notre modèle de capital-risque pour le soutenir et le financer au mieux en alignant nos intérêts d’entreprise sur ceux de la société et de la planète.
Vous avez investi et siégé au conseil de différentes entreprises technologiques à forte croissance. Que recherchez-vous chez un entrepreneur ou son équipe ?
La première chose que je recherche, c'est une personne portée par une ambition qui la dépasse. En effet, s’il y a bien une chose que vous savez en créant une entreprise, c’est que vous allez devoir affronter des moments particulièrement difficiles. Par conséquent, si la mission des fondateurs n’est pas assez grande, ou si elle ne les anime pas suffisamment, ils ne trouveront pas en eux les ressources pour surmonter ces difficultés au moment où elles surviennent. Et ils ne seront pas capables de construire des entreprises transformatrices!
Ce que je recherche aussi, ce sont des relations de confiance avec les femmes ou les hommes qui entreprennent. Investir dans une entreprise n’est pas pour moi une simple histoire d’argent, c’est aussi une question d'allocation de mon temps, car je ne peux pas conseiller et siéger dans autant de conseils d’administration en même temps. Si l’entreprise ne tire pas parti du temps, de l'expérience ou des compétences que je lui consacre du fait d'un manque de confiance envers les fondateurs ou d'un niveau inadéquat d’information et de communication, les conditions ne pourront pas être réunies pour un investissement fertile.
Pouvez-vous expliquer pourquoi vous avez investi dans ZOE ?
Connaissant Jonathan depuis notre collaboration chez Criteo en 2009, j'avais déjà établi un bon rapport de confiance avec lui et ce fut rapidement la même chose avec George et Tim. Tous les trois se sont lancés dans une aventure majeure qui consiste à optimiser la santé quotidienne des gens de façon très simple : en nous apprenant à mieux connaître notre corps et en personnalisant notre alimentation afin de le nourrir de la meilleure façon possible. Je suis convaincue que l’alimentation, le sommeil et l’activité physique sont les trois piliers fondamentaux de notre santé physique et mentale.
Grâce aux résultats scientifiques antérieurs de Tim, j’ai aussi compris le rôle crucial que le microbiote (encore assez peu exploré, sauf par quelques pionniers comme lui) pouvait avoir à l'avenir pour adapter notre alimentation à notre métabolisme et améliorer notre santé. J’ai donc perçu l'immense valeur que ZOE pouvait apporter en donnant aux personnes les moyens de prendre soin de leur corps et de leur esprit, simplement en faisant au quotidien les bons choix alimentaires.
Que trouvez-vous le plus intéressant dans cette start up ?
ZOE s’est développée sur trois piliers que sont la science, le produit et la communauté et je n’ai rencontré aucune autre entreprise ayant réussi aussi bien à les intégrer depuis sa création. Le produit ZOE est conçu à partir de recherches scientifiques de pointe sur le microbiote et l’IA, établies au travers d'études cliniques menées à grande échelle et soutenues par une communauté d’utilisateurs précoces très actifs et engagés. Il évolue constamment pour prendre en compte ces améliorations, améliorer le parcours et l’expérience utilisateur ainsi que sa performance sur la santé. C’est la plateforme idéale pour faire progresser la science et apporter une valeur ajoutée à sa communauté. Et cela crée un cercle vertueux très dynamique.
Comment voyez-vous l’évolution du paysage technologique et du capital-risque en France en 2023 après une année 2022 compliquée ?
Dès 2023, le monde du capital-risque et de la technologie devra s’adapter à la transformation durable de l’économie qui sera plus rapide que ne l’a été la transformation numérique. La transformation durable, comme la transformation numérique, est alimentée par tous ceux qui modifient leur consommation, leur parcours professionnel et leur mode d'épargne, mais cette fois, le processus est accéléré par trois facteurs externes : la nature, la réglementation et la géopolitique.
Capital à Risque. Investir dans des start-ups et des jeunes entreprises comporte des risques, tels que l'illiquidité, la rareté des dividendes, la perte de capital ou la dilution de capital. Cet investissement ne devrait être réalisé que dans le cadre d'un portefeuille diversifié.